« Il ne leur manque que la parole », affirment souvent certains amis des chats. En réalité, ces animaux ont un langage complexe qui fait appel à plusieurs sens : l'audition, mais aussi l'olfaction ou la vision.
Le langage félin reste mal connu. On reconnaît cependant le miaulement, le ronronnement et les cris. En réalité, ce mode de communication est beaucoup plus riche qu'il n'y paraît. Des spécialistes distinguent une vingtaine de vocalises différentes qu'ils classent en voyelles (miaulement avec la gueule ouverte puis fermée progressivement), en cris (avec la gueule ouverte), et en murmures (comme le ronronnement émis gueule fermée).
Le chaton semble muet dans les premiers jours de sa vie. En réalité, il ronronne dès l'âge de deux jours lors de la tétée, et les premiers miaulements sont audibles vers trois semaines. A trois mois, le chaton commence à développer les vocalises, mais son répertoire vocal est encore pauvre. Ce n'est que vers six mois que le chat acquiert toute sa richesse vocale, surtout au contact de l'homme. La communication vocale varie en fonction de l'âge, mais aussi de la race et des conditions de vie. Les chatons Siamois, Sacré de Birmanie, Orientaux sont très bavards. A l'inverse, on entend très peu le son de la voix d'un Chartreux ou d'un Persan. Mais l'éducation a sans nul doute une grande influence : un chat a tendance à s'exprimer davantage si on l'interpelle et si on prend le temps de dialoguer avec lui !
Lorsqu'il s'exprime avec des voyelles, le chat émet des sons en ouvrant la gueule, puis en la fermant progressivement. L'exemple le plus connu est : miaou ou mraou. C'est un miaulement de demande que le chat pousse pour qu'on lui ouvre une porte ou que l'on s'intéresse à lui. Selon l'accent porté sur les voyelles et selon le timbre de sa voix, la demande sera plus pressante, marquant l'exigence : mraâou, ou plus timide, marquant l'étonnement : maou. Parfois, le miaulement se transforme en véritable complainte, le gémissement profond met l'accent sur la première voyelle : méaou. Si la plainte se fait colère, le miaulement devient incisif : waw ! La demande d'accouplement, tant chez le mâle que chez la femelle, est une vocalise de demande classique, parfois plus intense, plus insistante : mraou. Ce miaulement peut devenir irritant pour nos oreilles, comme chez les siamois, et peut se changer en un cri qui s'intensifie en pleurs, en plaintes : eu-eu-e, rappelant étonnamment les pleurs d'un nourrisson.
Les cris sont des sons de forte intensité que le chat pousse la gueule ouverte pour marquer essentiellement sa colère ou sa douleur. Les cris sont utilisés essentiellement lors des affrontements ou de l'accouplement.
Grr... est une production vocale de basse, qui commence dans la glotte, gueule fermée puis légèrement ouverte et qui se poursuit sur toute la durée du souffle. Ce cri peut prendre des consonances d'aboiement. On l'entend fréquemment en chatterie lors de la concurrence pour la nourriture.
Eo ! exprime également la colère, la deuxième syllabe, le o, ne se prolonge pas mais s'arrête brusquement. Le cri que la femelle pousse en fin de saillie traduit plus la douleur que la jouissance et n'a rien à voir avec le roucoulement qui précède l'acte d'amour.
Sss... se fait entendre lorsque le chat est en colère et qu'il veut intimider son ennemi. Ce bruit provoque une grande peur chez les serpents venimeux. C'est un cri de guerre très efficace.
Ffft... est une production vocale involontaire, sorte de juron du chat crachant à la face de ses opposants.
Le ronronnement est un langage inné qui apparaît dès la première tétée. C'est l'un des premiers moyens de communication entre le chaton et la mère, et plus tard entre le chat et nous.
Le ronronnement est un murmure, émis gueule fermée, qui correspond à une émission sonore continue, audible pendant l'inspiration comme l'expiration. Son intensité dépend de l'état émotionnel du chat. Ce n'est pas un réflexe conditionné, même s'il est fréquemment émis en réponse à certaines stimulations, tactiles surtout. L'émission du ronronnement peut donc être considérée comme volontaire puisque aucun facteur ne peut la déclencher de manière systématique.
Les motivations du ronronnement suscitent encore des controverses. La plupart des amis des chats y voient une expression du bonheur, du plaisir de vivre. Cela n'explique pas alors que le chat puisse ronronner sur la table du vétérinaire et même s'il est malade ou blessé. En réalité, le ronronnement traduit un état de dépendance du chat, il a valeur sécurisante, c'est une autosuggestion du chat. Le chat par son ronronnement, exprime ses émotions intenses : que ce soient des émotions plaisantes (communication avec la mère, relations ludiques avec son maître,...) ou que ce soient des émotions douloureuses.
Comprendre le langage d'un chat n'est pas chose facile. Interpréter ses vocalises peut conduire rapidement à faire de l'anthropomorphisme. Mais c'est à force d'observation que l'on parviendra à mieux le comprendre et à mieux communiquer avec lui.